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Le chouan de plume

« Marchez comme des enfants de lumière »
(Épître aux Éphésiens, V, 8)

Parents, maîtres et éducateurs, nous avons pour mission de mener les âmes des enfants vers la Lumière qui sera le chemin de leur vie et leur bonheur. Chaque semaine, nous vous proposons de découvrir quelques paroles de guides et de témoins pour éclairer notre propre route à l'aune de cette parole de saint Thomas d'Aquin : “Ne regarde pas à celui qui parle, mais tout ce que tu entends de bon, confie-le à ta mémoire.” (Seize conseils pour acquérir le trésor de la science). Bonne lecture !

« Dès lors, pourquoi ne pas redevenir enfant ? Voilà qui sanctifie ! Voilà qui rajeunit ! Voilà qui détend ! Les grandes vacances, je vous le dis, c’est pour les petits ! Dame oui ! »

Jacques Perret (1901-1992)
Écrivain

« Vous m’écrirez quelques feuillets sur Jacques Perret journaliste, m’a dit le rédacteur en chef. Ce qui m’a plongé derechef dans la plus insoluble des interrogations. Va-t-on découper Perret en morceaux, une tranche d’écrivain, un crayon de dessinateur, un filet de marin, une rame de papier journal et une semelle d’aventurier ? Pour qui a connu le chouan dont il s’agit, le chouan de plume, de balade, de flânerie, d’aventure, ce bloc d’homme est insécable, inatomisable et immarcescible. Perret avait tout pour lui : il était ponctuel et son talent était immense… Deux preuves en peuvent être avancées : un “Perret” faisait vendre un journal et un “Perret” faisait mouche sur l’ennemi puisqu’il fut, sous le Grand Bradeur, le journaliste le plus condamné… […] Il portait en tout temps un “bitos” genre écossais, une veste de tweed et un pantalon de velours beige ou marron, toutes les poches bourrées de pipes, souvent en terre, de briques à essence souvent en cuivre, ciselées dans les tranchées de la Grande Guerre, et de pince-nez façon Fallières. Il avait la démarche coulée, la taille droite mais sans raideur, le sourire qui venait du cœur et la poignée de main d’une amicale fermeté. […] Ayant bourré une pipe – toujours de tabac “gris” – il en tirait deux ou trois bouffées puis cherchait sans précipitation les trois, quatre ou cinq feuillets de très léger papier rose type pelure qui constituaient son article. […] Puis nous allions d’un pas serein au Beaujolais, rue d’Aboukir, où la salle du premier, très basse de plafond, nous faisait baisser la tête à l’indomptable Perret et à moi. Nous y retrouvions une douzaine de confrères de bonne race et de haute plume avec lesquels nous trinquions, généralement au sancerre blanc. »

Pierre Chaumeil (1928-2012)
Historien, journaliste


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