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Magnifique, magnifique !

« Marchez comme des enfants de lumière »
(Épître aux Éphésiens, V, 8)

Parents, maîtres et éducateurs, nous avons pour mission de mener les âmes des enfants vers la Lumière qui sera le chemin de leur vie et leur bonheur. Chaque semaine, nous vous proposons de découvrir quelques paroles de guides et de témoins pour éclairer notre propre route à l'aune de cette parole de saint Thomas d'Aquin : “Ne regarde pas à celui qui parle, mais tout ce que tu entends de bon, confie-le à ta mémoire.” (Seize conseils pour acquérir le trésor de la science). Bonne lecture !

« Retroussant mon esprit ainsi qu’une moustache, Je fais, en traversant les groupes et les ronds, Sonner les vérités comme des éperons. »

Edmond Rostand (1868-1918)
Écrivain, dramaturge, poète et essayiste

« Une lecture inoubliable pour moi fut celle de L’Aiglon. Elle eut lieu place Vendôme, un matin, vers midi, et je conserve, pour cette raison-là, un large tabouret Louis XIV, recouvert de velours rouge, sur lequel Edmond Rostand posa son manuscrit pour en faire la lecture. Il venait, en somme – et non sans appréhension – proposer à mon père le rôle de Flambeau, … (…) Du petit salon voisin qu’aucune porte ne séparait de la pièce où le poète s’était installé en face de son futur interprète, j’écoutais cette lecture et j’étais dans l’état de ravissement qu’on peut imaginer. Il lut le premier acte avec rapidité, ayant prévenu mon père qu’il n’en “était” pas. Premier acte éblouissant, le plus éblouissant qu’il ait peut-être jamais écrit et dont Lucien Guitry fut enthousiasmé. Le deuxième acte produisit également sur lui le plus grand effet. En vérité, Rostand ne lisait pas sa pièce : il la jouait. Il la jouait en imitant un peu Sarah Bernhardt, et il la jouait admirablement. Il la savait par cœur et même il oubliait souvent de tourner les pages. Sa jeune gloire, son visage délicat, sa voix charmante, tout le rendait séduisant au possible. Le troisième acte, qu’il lut peut-être un peu moins bien, ne détruisit cependant pas l’effet considérable produit par le deuxième. — Magnifique, magnifique, disait mon père. »

Sacha Guitry (1885-1957)
Auteur dramatique


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