La raison ne peut que parler, c’est l’amour qui chante. Haussez-vous par l’esprit, le cœur et le goût, haussez-vous jusqu’à l’idéal lui-même qui plane sur l’œuvre d’art, sur la mélodie et son texte. Recommencez, faites mieux, parvenez enfin à la perfection, et quand vous l’aurez atteinte, vous découvrirez qu’il y a encore quelque chose au-delà que vous n’auriez pas soupçonné sans cette première idée de la perfection : haussez-vous ! Le sommet de l’art est atteint au moment même où il est oublié ; la mélodie est imprégnée, trempée de prière, de supplication, de joie, de jubilation.

Dom Mocquereau (1849-1930)
Moine bénédictin

« Pour tous ceux qui ne connaissaient Dom Mocquereau que par ses livres, que par la réputation de sa science et de son génie, c’était une véritable surprise d’apprendre à le connaître dans la vie réelle. Humble, aimable, simple comme un enfant, il avait atteint cette merveilleuse simplicité qui est la marque à la fois du génie et de la sainteté. Il ne gardait rien des richesses qu’il détenait. S’il acceptait de prendre un élève, il lui livrait l’or le plus pur de son trésor. De tous ceux à qui il fut donné de le voir, qui pourrait oublier le geste d’une grâce et d’une éloquence infinies (cette chironomie qu’il avait inventée), avec lequel ce grand homme esquissait la ligne des mélodies, tandis que d’une voix un peu tremblante, mais juste jusqu’à la fin de sa vie, il les chantait sans éclat à cause de son grand âge, avec douceur, parce qu’il était un saint. »

Justine Ward (1879-1975)
Américaine, elle étudia à Breary School de New York, Fondatrice de la méthode Ward et de la Fondation Dom Mocquereau. Le Motu Proprio de saint Pie X la détermina à se consacrer à l’apostolat de la musique sacrée.