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Le « Grand Z »

« Marchez comme des enfants de lumière »
(Épître aux Éphésiens, V, 8)

Parents, maîtres et éducateurs, nous avons pour mission de mener les âmes des enfants vers la Lumière qui sera le chemin de leur vie et leur bonheur. Chaque semaine, nous vous proposons de découvrir quelques paroles de guides et de témoins pour éclairer notre propre route à l'aune de cette parole de saint Thomas d'Aquin : “Ne regarde pas à celui qui parle, mais tout ce que tu entends de bon, confie-le à ta mémoire.” (Seize conseils pour acquérir le trésor de la science). Bonne lecture !

« Ô nuit plus claire que le jour !
Ô nuit plus lumineuse que le soleil !
Ô nuit plus blanche que la neige, plus brillante que nos luminaires, plus délicieuse que le paradis !
Ô nuit libérée des ténèbres !
Ô nuit qui éloigne le sommeil !
Ô nuit qui nous incite à veiller avec les anges !
Ô nuit terreur des démons, nuit attendue toute l’année, nuit nuptiale de l’Église, mère de ceux que vient d’illuminer le baptême et qui dépouille le démon endormi ; nuit en laquelle l’Héritier introduit les héritiers dans l’héritage ! »
Hymne pascale

Saint ASTÈRE (350-410)
Évêque d’Amasée

« Le « Grand Z », c’était la lettrine noire, historiée de motifs floraux et animaux, qui, du Jeudi Saint à Pâques, décorait la première lettre du premier mot de la première antienne du premier nocturne de l’office des matines du Jeudi Saint que nous chantions en fait le Mercredi Saint au soir et qui, comme tous ces offices de la Semaine Sainte, étaient bien dénommés Ténèbres car on les chantait au milieu des ténèbres à peine trouées de quelques lueurs, car aussi étaient-ils empreints de cette sorte de gravité tranquille des veillées funèbres : le grand Pan est mort, le Christ va mourir et ressusciter…
De cette première antienne, il me souvient encore et – ainsi qu’à peu près tout le répertoire grégorien – je saurais encore le chanter par cœur, en son huitième mode : « Zelus domus tuae comedit me, et opprobria exprobrantium tibi ceciderunt super me. » (Le zèle de votre demeure m’a consumé, et les opprobres de ceux qui vous accablent, sont tombés sur moi). Il me semblait que ce Grand Z noir ornementé griffait mon âme de sa patte de griffon, zébrait mon ciel intérieur d’une espèce d’éclair sombre qui devait, de sa lumière noire, clair-obscurcir toute la grande semaine et ma vie entière (de fait, ma mémoire en est encore griffée et ma vie à jamais marquée). »

Jean-Marie PAUPERT (1927-2010)
Essayiste, pamphlétaire et romancier


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