(Épître aux Éphésiens, V, 8)
Parents, maîtres et éducateurs, nous avons pour mission de mener les âmes des enfants vers la Lumière qui sera le chemin de leur vie et leur bonheur. Chaque semaine, nous vous proposons de découvrir quelques paroles de guides et de témoins pour éclairer notre propre route à l'aune de cette parole de saint Thomas d'Aquin : “Ne regarde pas à celui qui parle, mais tout ce que tu entends de bon, confie-le à ta mémoire.” (Seize conseils pour acquérir le trésor de la science). Bonne lecture !

Puisque “qui dit religieuse dit cloître” et que les Filles de la Charité doivent être partout, ces Filles, eh bien, “n’auront pas d’autre monastère que la maison des pauvres, pas d’autre cellule qu’une chambre de louage, pas d’autre chapelle que l’église paroissiale, pas d’autre clôture que l’obéissance, pas d’autre grille que la crainte de Dieu, pas d’autre voile que la sainte modestie”. Pour ornement elles garderont leur costume paysan des villages d’Île-de-France : le corsage et la robe de laine sombre avec le tablier et la coiffe de toile blanche aux larges ailes qui protège du soleil dans les travaux des champs. Pour une année seulement, chacune s’engagera par une promesse privée : point de vœux perpétuels. Ainsi seront-elles libres d’aller là où les appellent toutes les détresses physiques : celles des pauvres qui toussent sur leur grabat, sans soin ; celles des galériens écrasés plus encore par le poids de la vie que par le poids des rames ; celles des agonisants qui meurent abandonnés sur un lit d’hôpital ; celles des vieillards infirmes dont nul ne se soucie : tâche immense, incessante, qui jamais n’épuisera le plus puissant attrait d’amour et de don de soi.
Saint Vincent de Paul (1581-1660) et les Filles de la Charité
Fondateur de la Congrégation des Filles de la Charité et des Lazaristes
« Les images de piété aiment à le montrer cheminant, attendri, un nourrisson dans la corbeille du bras gauche et un garçonnet agrippé aux plis de sa soutane. Simple allégorie ! Pour être exact, il faudrait représenter Monsieur Vincent avec quarante mille enfants sur les bras. C’est à ce chiffre décourageant pour les sculpteurs et pour les peintres que l’on évalue, en effet, le nombre des petits abandonnés sauvés par Monsieur Vincent entre 1638 et 1660. Avant lui, ils mouraient. À Paris, on en trouvait trois ou quatre cents chaque année sur le seuil des églises, déposés doucement, en cachette, à l’angle des porches, par des mères en détresse, puis portés chez une veuve. Monsieur Vincent, bouleversé par cette détresse, eut l’habileté d’y envoyer les Dames de la Charité. L’œuvre des Enfants trouvés suivit, sous la direction de Louise de Marillac, et prit rapidement une ampleur considérable. On bâtit treize pavillons d’accueil, le roi ouvrit un petit budget, la reine donna quelques bijoux. On affirme à ce propos que Monsieur Vincent, voyant Anne d’Autriche parée d’une magnifique rivière de diamants, lui aurait dit : “Madame, faites que ces pierres se changent en pain”, sur quoi la reine aurait aussitôt détaché son collier pour le lui offrir. »
Saint Vincent de Paul (1581-1660) et les Filles de la Charité
Fondateur de la Congrégation des Filles de la Charité et des Lazaristes
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