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Une fontaine des aveugles

« Marchez comme des enfants de lumière »
(Épître aux Éphésiens, V, 8)

Parents, maîtres et éducateurs, nous avons pour mission de mener les âmes des enfants vers la Lumière qui sera le chemin de leur vie et leur bonheur. Chaque semaine, nous vous proposons de découvrir quelques paroles de guides et de témoins pour éclairer notre propre route à l'aune de cette parole de saint Thomas d'Aquin : “Ne regarde pas à celui qui parle, mais tout ce que tu entends de bon, confie-le à ta mémoire.” (Seize conseils pour acquérir le trésor de la science). Bonne lecture !

« N’est-ce pas celui qui voit le plus beau qui est le plus près de la vérité ? »

Francis Jammes (1868-1938)
Écrivain

« Lorsque, le jour de la Toussaint 1938, Francis Jammes quitta cette terre qu’il avait tant aimée, nous, ses premiers lecteurs, étions nombreux encore à lui survivre, nous pour qui De l’angélus de l’aube à l’angélus du soir avait été une source miraculeuse, une fontaine des aveugles dont l’eau avait fait tomber les écailles de nos yeux : les villages et les routes, les arbres et le ciel nous étaient apparus tout à coup non plus déformés par le grossissement romantique, mais tels qu’ils sont, tels qu’ils demeureront à jamais pour nous. Jammes avait été notre poète. Il en existait peut-être de plus grands, pensions-nous, mais aucun qui ait été accordé comme lui à cette part de nous-mêmes si méprisée des mallarméens… Comment la définir ? Je ne sais quoi de confiant et de pur, un esprit d’enfance au sens évangélique, et qui ne signifie pas niaiserie, mais pouvoir de transfigurer les choses et les êtres de notre humble vie du temps de nos vacances d’écolier heureux… Il occupe une place pour lui seul, dans notre cœur le plus secret. Nous ne sommes plus très nombreux maintenant. Le temps est proche où ce poète désarmé devra avancer seul dans un monde dur, dans une France méconnaissable où les vieux villages meurent autour de leurs églises désertées, où il ne pourrait plus écrire : « Les chevaux pleins de nuit s’en revinrent de boire… », car les chevaux ont disparu devant les tracteurs. (…) »

François Mauriac (1885-1970)
Écrivain


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